Dossier Tour du Portal

Ce dossier sur la Tour du Portal vous invite à découvrir les étapes de la restauration de l’accès à la cour intérieure depuis la basse-cour en passant sous Tour du Portal.

1460 – 1985

La Tour du Portal, un profond fossé la protégeait de la basse-cour. Pour franchir celui-ci, il fallait au XIIIe siècle, comme nous le précise la prisée de 1460, emprunter un pont fixe puis un pont-levis qui prenaient tous deux appui sur un pilier commun placé au milieu du fossé.

En 1985, les ponts et le pilier avaient disparus. L’accès permettant d’entrer en file indienne dans la forteresse aux visiteurs, était constitué d’une rampe en terre, étroite et défoncée.

Voici la 1er projection de restitution.

1985 – 1988

Un sondage archéologique a permis de découvrir les restes de la pile et du mur soutenant les ponts au XIIIè siècle. Ces ouvrages de maçonnerie ont été restitués par les bénévoles du chantier REMPART selon le mode de construction utilisé à l’époque (voir dossiers 1985) et avec les indications de la prisée de 1460.

Vue de la tour du Portal depuis la basse-cour après le déblaiement et la création de la rampe d’accès provisoire.

Une quarantaine de jeunes bénévoles se succèdent pour effectuer ces travaux pendant l’été (1985 -1986).

Grâce à un bénévole passionné les premiers plans sont proposés en 1986.

Ainsi, au printemps 1987, il ne reste qu’à poser les ponts de bois sur les piliers restitués, ce travail sera récompensé par le premier prix régional des Monuments Historiques.

Les ponts et de l’escalier provisoire posés en Juillet / Aout 1987 ?.

Notons, que le pont levis (1.90*2.95) du Coudray-Salbart dispose de dimension commune avec celles du château comtal de Carcassonne, le donjon de Villeneuve sur Yonne.

La masse du pont levis

1999 – 2000

Les bénévoles du Coudray-Salbart restituent l’archère commandant le pont-levis. Tout en conservant le reste de la poulie, l’élément consiste à un élément ferreux (axe ?) enfiché dans la pierre de droite (dans la salle) formant la visée cruciforme de l’archère A 1xx.

2004 – 2005

S.A.L.B.A.R.T avec l’aide de M. Josserand & M. Castellant participe activement au débat sur la structure à restaurer pour le mécanisme du pont-levis et rend disponible l’ensemble des informations en sa possession.

… Il faut se souvenir que ce pont-levis est le vestige d’un des premiers utilisés en France. Son mécanisme était certainement très rustique et rudimentaire… et il fonctionnait. On peut affirmer que l’emploi du bois était généralisé pour toutes les pièces (sauf l’axe de la poulie). Le métal étant hors de prix à cette époque (avec l’axe de la poulie on aurait pu réaliser une cervelière pour un chevalier)

Les mécanismes et les solutions techniques étaient identiques à celle de la marine à voile au début du XIIIe siècle. Aussi, puisqu’il nous reste rien dans les châteaux, il faut nous tourner vers l’archéologie des bateaux pour avoir des solutions….

Max Josserand 18/12/2004 12h13

La tour du Portal constitue l’entrée de la haute-cour. C’est une tour-porte d’un genre peu commun. Son pont-levis est l’un des plus anciens préservés. Seul son bâti en pierre a été restauré conservé, toutes les pièces mobiles ayant disparu. La Prisée nous parle d’une corde tirée de l’intérieur de la tour et d’une poulie qui servait à relever le tablier. La taille du tablier est déduite de celle de la feuillure réalisée dans le parement de la Tour du Portal. L’axe du tablier reposait dans les crapaudines de pierre encore bien visibles aujourd’hui. On voit toujours une pièce de fer dans l’archère de la tour qui surplombe le pont. C’est, de l’avis général, le vestige de l’axe de la poulie mentionnée dans le texte. Mais, pour effectuer le reste de la reconstitution, nous devons approfondir notre réflexion.

Comme il n’y a qu’une corde, l’idée la plus simple consisterait à l’attacher au milieu de l’extrémité du tablier. Mais on imagine que la présence d’une corde en plein milieu du passage ne devait guère être fonctionnel, voire dangereux. La disposer sur l’un des côtés aurait sans doute occasionné trop de flexion dans le tablier et trop d’efforts latéraux sur la poulie. Vers la fin du XIIIe siècle, on utilisait dans ce cas un écarteur qui venait doubler la corde unique et permettre une attache équilibrée sur les bords du tablier. Une telle mécanique existait-elle au début du XIIIe siècle ? On ne le sait pas vraiment. Mais la simplicité du procédé, inspiré, au fond, de l’anse d’un seau, laisse penser qu’il était à la portée des maîtres d’œuvre. La poulie est, de plus, située à la hauteur idéale pour permettre l’insertion d’un écarteur.

Reste la question du dispositif de levage. Le tablier pèse près de six cents kilos. Pour le lever, il faut fournir un effort de trois cents kilos. Cet effort a beau se réduire au fur et à mesure de l’élévation, on imagine mal dix hommes tirant la corde dans l’étroit étage de la tour : il fallait de toute évidence un treuil.

Il y a dans la Tour du Portal un vestige intéressant. Il s’agit d’encoches circulaires creusées dans la niche de l’archère de la tour. Il serait tentant d’y lire les portées de l’axe du treuil servant à monter le pont-levis. Cette hypothèse est pourtant fragile. Les efforts sont importants et les encoches vraiment peu profondes (moins de 5 cm). Les portées creusées dans cette pierre tendre seraient rapidement laminées. On peut tenter de les renforcer par des bagues métalliques, mais on aurait bien du mal à les bloquer correctement dans de la pierre. De plus, il n’y a ailleurs aucun exemple de treuil de pont-levis tournant dans la pierre. Dernier problème à résoudre, on voit dans la Tour Bois Berthier un dispositif similaire à celui de la Tour du Portal. Pourtant, il n’y avait pas là de pont-levis.

D’où viennent alors ces dispositifs ? Rappelons-nous que le château a été à une époque transformé en ferme. L’archère du Portal a été éventrée (et restaurée depuis) pour pouvoir monter des objets divers (peut-être du fourrage). Les portées pourraient alors dater de cette période. Elles accueillaient probablement un treuil de fortune. Notons aussi l’angle de l’usure dans la fente de l’archère, qui n’est pas en relation avec l’angle du levage si la poulie fait bien partie du dispositif.

M. Castellant

Hypothèse de restauration

Pour toutes ces raisons, ce dossier Tour du Portal préfère se contenter sur un treuil  » classique  » en bois avec chevalet porte-treuil. Le treuil permet, avec ses 4 leviers de 50cm, et son tambour de 15cm de réduire l’effort de traction entre 50kg et 25 kg. Dès lors, 1 à 2 hommes suffisent à le manœuvrer.

Proposition de restauration pour la Tour du Portal

Les 2 propositions sont intéressantes, de notre lecture et de notre compréhension, notre proposition mixte un peu des deux. Et c’est cela que nous avons communiqué à l’ACMH.

Le treuil doit être mis en relation avec l’artefact de la poulie, son axe de rotation doit être comprise en 90cm et 130 cm (axe dans la niche). La mesure base (90cm) permet au « soldat » de pouvoir manœuvrer avec un pied sur tambour.

Le chevalet porte-treuil, peut paraitre difficilement justifiable par les contraintes d’arrachement (Max Josserand 18/12/2024), mais les appuis se réalisent sur la maçonnerie lors de la descente, lors de la montée un contre. L’hypothese d’un ancrage au sol n’est pas a mettre de côté mais une reflexion avec le dallage de la salle doit être envisager, 2 pierres auraient pû être en saillie. Cette proposition permet d’exclure l’idée d’un ancrage, contrepoids, écarteur, cran de sûreté qui sont utilisée à l’extrème fin du XIIIe siècle et au début du XIVe.

Ponts-Levis de chalon sur Saonne – SHACS par Max Josserand

2006 – 2007

Remplacement du pont dormant et pont levis de 1986. Lors de cette campagne, il fût créé un système de levage du pont levis qui ne repose pas sur les critères donnés.

Article : https://www.midilibre.fr/2016/07/13/voici-le-premier-pont-levis-a-treuil-reconstitue-de-france,1365450.php

2018 – 2019

Remplacement du pont dormant (bois endommagés), utilisation d’un treuil électrique pour lever le pont-levis.

Source : Chevaliers Pourpre

2022

Refonte du présent dossier pour lui donner un fil rouge conducteur avec le travail de recherche.